LA NUIT À L'ENVERS
de Xavier DURRINGER
Auteur : Xavier DURRINGER
Mise en scène : Luc FLORIAN
Comédiens : Delphine ZENTOUT et Jérémy MARTIN
LA PIECE :
Une prostituée reçoit un client “qui ne vient pas pour ça”.
Huis clos rageur de Xavier DURRINGER sur la peur, la solitude, l’abandon et l’amour.
Cette nuit-là, la “passe” prend un tour inattendu : le client veut juste “être là”,
La prostituée veut juste “faire son boulot”, deux solitudes qui s’étreignent et s’abiment, qui doutent et se confient… Sublime rencontre.
Écrite en 1989, La nuit à l’envers est l’une des premières pièces de Xavier DURRINGER. Le spectacle est un combat que les deux personnages vont se livrer paisiblement à coup de souffrance et de solitude. Ces cicatrices intimes et ces fragilités clandestines sont offertes ici avec pudeur et tendresse. En regardant, chacun espère que ces corps exténués, dans un ultime acte de lassitude, laissent enfin les cœurs se dénuder et l’humain apparaître.
LUC FLORIAN : LE METTEUR EN SCENE
Né en 1951, Luc tombe en amour avec la scène dès l’âge de six ans
Elève de Jean-Laurent Cochet, puis de Tania Balachova, Raymond Rouleau, Jean-Pierre Darras, Michael Lonsdale, Claude Régy, Robert Manuel au Conservatoire., il démarre en trombe au théâtre grâce à Georges Vitaly dans trois pièces d’Audiberti, puis le boulevard avec Robert Lamoureux, (La Soupière, Knock), Jean Le Poulain, Jean Poiret et Michel Serrault, Pierre Mondy .
Chanteur et musicien, il joue également dans plusieurs comédies musicales dont Hair, 1969, Mayflower, Providence, ainsi qu’avec le groupe Odeurs.
Parallèlement, il lance sa carrière à la télévision avec un rôle principal au côté de Fernand Gravey, puis des feuilletons populaires (Pilotes de course, de Robert Guez), et de gros films avec Jean-Paul Rappeneau, Yves Boisset, Jacque Deray, Bernard Paul, Serge Korber, Volker Schlöendorff, Claude Lelouch, Daisy Mayer, Alessandro di Robilant, Michel Blanc, Francis Degueltzl, ou Xavier Durringer.
Au moins cent téléfilms et séries, dont Baloche écrit, co-réalisé et interprété par lui, qui a obtenu de nombreux prix : Monte-Carlo, Saint-Tropez, Reims, et un Sept d’or (interprétation),
Ces dernières années, Luc tourne notamment dans Baron noir et Dérapages réalisées par Ziad Doueiri, Scalp réalisée Xavier Durringer, Engrenage…
Luc officie également beaucoup en doublage depuis très longtemps.
NOTE DU METTEUR EN SCENE
DURRINGER et moi avons beaucoup travaillé ensemble, et quand je lui ai dit que Jérémy MARTIN m’avait demandé de faire la mise en scène de « La nuit à l’envers », il a été content que ce soit moi qui apporte une autre note.
Cette pièce de jeunesse de Xavier, est empreinte des obsessions de l’auteur, la solitude, le désespoir, l’abandon, le manque d’amour, et la perdition des âmes.
Cette pièce parle de solitude, de désamour, de désespoir, de la recherche d’une autre vie.
Ces deux personnages, une pute et un client, pourraient être d’une grande banalité, il n’en est rien. Des rebondissements, des revirements de sentiments et une fin qu’on pourrait croire inéluctable, mais qui n’en sera rien, je tiens, peut-être guidé par mon optimisme, à finir sur une fin qu’on pourrait croire heureuse… Qui sait ?
J’ai décidé de faire se passer l’action au début des années soixante-dix, où les filles faisaient encore le trottoir, avaient des macs, bossaient dans des chambres d’hôtels de passe, étaient souvent sous le joug du patron minable de ces hôtels borgnes, aux papiers peints dégueus et abîmés sur les murs, un lavabo directement dans la piaule, qui ne donnent pas très envie d’y passer la nuit. On monte, on se lave le « jésus », comme disaient les dames de l’époque,( c’est mon ami Michel Galabru qui m’a raconté ses péripéties avec ces dames qu’il appréciait hautement), on file le pognon, on paie avant, bien sûr, on tire son coup et on s’en va. Et on repart encore plus triste et désepéré qu’en arrivant. Les petites sœurs des pauvres c’était jadis, du temps de maisons…
Donc vous l’aurez compris, ça ne sentira pas le bonheur.
Elle, quarante ans, jolie mais pas mise en valeur coiffée comme un dessous de bras, maquillée, trop, uniforme : « guêpière noire, balcon pigeonnant, bas, jarretelles, et mules, un déshabillé vieux rose, fatigué et couleur passée. Tortille du cul, exagéré, quand elle marche devant lui. Voix éteinte mais qui peut devenir tonitruante quand elle s’énerve.
Lui : Dans la même fourchette d’âge, peut-être un peu plus vieux. Il pourrait être pas mal s’il ne perdait ses tifs, habillé comme un petit scribouillard, costard gris, élimé aux manches et au col, chaussures pas cirées. Il est volubile, intelligent mais paumé, timide, lamentable avec les femmes, et s’en veut dès qu’il vient de dire une connerie, et c’est fréquent, quand il veut faire de l’humour.
Je veux amener de l’humour, des respirations reposantes, pour faire accepter la dureté du propos par le public.
Mon leitmotiv, évitons le pathos, ayons de l’auto dérision, et n’oubliez pas que l’amour sauvera le monde.
Luc Florian
DELPHINE ZENTOUT : ELLE
Propulsée dès son plus jeune âge au cinéma, Delphine apprend le métier au côté de Catherine Breillat dans « 36 fillette » où elle obtient le prix d’interprétation « Pauline Lafont ». Puis on la retrouve dans « l’Œil Ecarlate » de Dominique Roulet, « Farinelli » de Gérard Corbiau, « Laissons Lucie Faire » d’Emmanuel Mouret, ou « San Antonio » de Frédéric Auburtin.
Comédies, comédies dramatiques ou bien drames, Delphine a enchaîné également les rôles pour la télé pendant plus de 30 ans, dans de nombreuses séries (« Julie Lescaut »,
de nombreux téléfilms (« Les Prédateurs » de Lucas Belvaux, « Trois filles en cavale » de Didier Albert, « Sur le chemin de Compostelle » de Didier Grousset, « L’ex de ma fille » de Christiane Spiero, pour ne citer qu’eux).
Delphine ne délaisse pas pour autant le théâtre où elle a pu jouer des Classiques, comme Zerbinette dans le Scapin de Roger Louret, tout comme le contemporain notamment avec Laurent Olmedo. Et bien sûr aujourd’hui avec Xavier Durringer.
JEREMY MARTIN : LUI
Après une formation au Cours Florent et au Studio Théâtre d’Asnières, Jérémy fait ses premières armes en tant qu’acteur auprès de Robert Hossein, dans 4 spectacles.
Comédien polyvalent, il joue au théâtre les Classiques (Musset, Ionesco…) autant que le répertoire contemporain (Le Coach de Bruno Bachot, La Boutique de L’Orfèvre de Karol Wojtyla…) à Paris, et en tournée en France et en Suisse.
Il fonde parallèlement sa propre compagnie : La Cie de la Dandinière, dans laquelle il endosse régulièrement le rôle de metteur en scène (Molière, Courteline…)
Collaborant notamment sur différents projets avec Victor Haïm, il monte La Femme qui frappe. Il entreprend également la production de spectacles pour le jeune public (une dizaine de pièces : Les Aventures de Gabilolo). Ponctuée de tournages variés, il développe aussi une activité intense de comédien au sein des studios de doublage et de voix off.